Les wayúus, un artisanat sublime mais des conditions de vie alarmantes. 19 novembre 2019 – Posté dans: Non classé

Tout d’abord, dans la péninsule semi-aride de la Guajira, le second département le plus pauvre de Colombie, le réchauffement climatique a de fortes répercutions sur la vie des wayúus. Ainsi, le peuple amérindien tente de survivre par le biais de son artisanat (et notamment le tissage 100% fait main des sacs mochila), de la pêche et de l’élevage. Et cela n’est pas si simple dans une contrée délaissée par les gouvernements qui se sont succédés.

Des conditions de vie de plus en plus difficiles

C’est l’installation dans les années 1980, d’une des plus grandes mines de charbon à ciel ouvert du monde, « el Cerrejón », qui a eu le plus d’impact sur le mode de vie des wayúus et leur santé. En effet, cette mine est responsable d’un assèchement quasi-total des sols dans cette région au nord-est de la Colombie. Celle-ci consomme 70 millions de litres d’eau par jour. Que reste-t’il au bout de 30 ans ?

Imaginez un peu, 7 excavations géantes qui s’étendent sur près de 70 000 hectares ! Ci-dessous l’une d’entre elles qui mesure 21 km2 avec une profondeur de 250 m.

Cerrejón , condition de vie et artisanat
Une des excavations du Cerrejón 

Cette mine produit environ 32 millions de tonnes de minerai par an, dispose d’une voie de chemin de fer, d’un port maritime dédié et même d’un golf… Dans une région où chaque goutte d’eau compte, cela interroge.

Elle emploie 10 000 personnes et fait tourner jour et nuit des camions d’une capacité de 320 tonnes…

Propriété d’un consortium étranger (BHP Billiton, Anglo American et Glencore), elle bénéficie d’un taux d’imposition extrêmement bas : 7 ou 8% seulement !

De plus, ironie du sort, 100% du charbon est exporté pour alimenter notamment les centrales électriques européennes (50%) et américaines (37%) alors que la majorité des wayúus vivent sans électricité.

Mais il y a plus grave encore car la poussière et la pollution sont partout : dans l’air, dans l’eau. Ainsi, cette mine a contaminé les rivières, et les sols sont devenus infertiles.

La pollution de l’eau aurait tué au moins 5 000 enfants en 8 ans.

De plus, le taux de mortalité infantile élevé s’explique aussi par la malnutrition qui est la manifestation la plus dramatique de la grave crise humanitaire que vit la Guajira, victime de l’abandon des pouvoirs publics.

Comment survivre dans une région si polluée et où l’eau manque terriblement ?

Importance croissante de l’artisanat

Le moyen principal de subsistance pour cette communauté reste donc l’artisanat, un artisanat ancestral, fait main par les femmes indigènes wayúus. Cet artisanat peut prendre différentes formes. Les femmes wayúus tissent des bracelets, des sacs mochila (les fameux sacs à bandoulière que l’on voit partout en Colombie), des sacs kapotera (ce sont des sacs à dos) et des chinchorros (ce sont les hamacs les plus confortables du monde). C’est un artisanat très coloré et de grande qualité. D’autant plus que chaque pièce fait main est unique et offre à celui qui la porte bien plus qu’un sac mochila ou un hamac. C’est l’art wayúu qui vous habille, qui vous enveloppe.

Alors n’hésitez plus et portez la mochila, le sac le plus emblématique de Colombie ! Car ce sac fait main en plus d’être joli, très résistant, et rempli de traditions séculaires est aussi un achat qui a du sens et aide à sa petite échelle une ethnie qui en a fortement besoin.

Pour en savoir plus : 

https://blogs.mediapart.fr/francelibertes/blog/180817/la-mine-de-cerrejon-menace-le-droit-l-eau-en-colombie

https://www.investigaction.net/fr/el-cerrejon-a-qui-profite-lexploitation-du-charbon-colombien/

https://www.elheraldo.co/la-guajira/4770-ninos-muertos-en-la-guajira-es-una-barbarie-corte-553890

L’artisanat